Just another WordPress.com site

Le calvaire des transports chinois

[…] Il est 15 h 45 : on est large… très large ! Le soleil tape fort. Trop fort à mon goût. J’ai chaud… Je cuis. Je propose à ma sœur de nous rapprocher tranquillement de l’aéroport. Et alors que nous nous levons et quittons la pelouse, je sors machinalement de mon sac les cartes d’embarquement que l’on nous a remis à Paris. Je jette un coup d’œil furtif sur les tickets, mais je reste interdite devant l’horaire indiqué.

L’embarquement est à 16 h 20.

Le vol est à 17 h 25.

… Et il est 16 h 25 !

Je pousse un cri de stupéfaction. Ma sœur qui marche en tête se retourne et me lance un regard interrogateur.

–  Zut ! Y a pas de temps à perdre, les gens sont déjà en train d’embarquer ! Je ne sais pas ce qu’il se passe, mais le vol est à 17 h 25. Merde… Merde ! crié-je en lui montrant l’horloge, affolée.

Et là, commence une véritable course contre la montre ! Le billet aller nous a coûté la misérable somme de 400 euros, non échangeable, non remboursable. Ma sœur est très sportive et aujourd’hui, comme si elle avait prévu cette tragédie, elle porte des baskets. À cet instant, je regrette de porter mes tongs, très jolies certes, mais avec lesquelles il est tout bonnement impossible de courir. De plus, je suis chargée comme un mulet avec mon sac énorme qui contient entre autre mon fichu guide de voyage, aussi épais que le pays est vaste.

Ma sœur a le feu aux pompes et moi je peine à la suivre. Après dix minutes de course, j’ai déjà un point de côté. Arg, je n’en peux plus ! C’est une véritable torture de courir sous ce soleil de plomb, dans la moiteur d’une journée d’été particulièrement torride. Oui, c’est pire que de brûler des calories dans une salle de sport les premiers jours d’été pour rentrer dans son maillot de bain, alors qu’on serait bien mieux à boire une bière à la terrasse d’un café ! Et j’ai la désagréable impression de faire du surplace avec mes tongs.

J’en perds une.

Je rebrousse chemin.

Je la récupère.

Je reprends la course.

Et je la perds à nouveau.

Je décide de les enlever. Dès lors, je prends la tête de la course. Je n’ai pas d’autre choix que de courir vite pour ne pas brûler mes pauvres pieds meurtris. Chacun de mes pas s’accompagne d’une insupportable sensation de chaleur. L’asphalte chauffé par le soleil est aussi ardent que des braises. Et le temps de cette course, je m’imagine fakir réalisant un acte surhumain. Je cours vite… très vite, et rien ne peut m’arrêter. Ni les passants qui gênent ma progression dans les rues, ni les feux rouges qui m’interdisent de traverser. Je risque ma vie à chaque seconde : tous mes pas sont suicidaires, mon cerveau n’ayant pas le temps d’analyser les dangers potentiels. Mais moi je n’ai pour but que la navette qui m’attend à la gare. […]

2 Réponses

  1. Nathalie

    De loin, ma partie préférée du livre… Le rythme est bien enlevé… J’ai beaucoup rit et passé un agréable moment… Chapeau à Toölie pour ses illustrations très agréables à regarder…

    juin 13, 2011 à 3:02

  2. metay

    J’avoue avoir été surpris par ce livre : les illustration sont à couper le souffle et les textes de plus en plus intéressants…

    octobre 7, 2011 à 1:06

Laisser un commentaire